samedi 5 décembre 2009

Le doute est il utile ?...


 J'ai grandi dans le culte du doute.  Le doute est particulièrement bien vu dans notre société : il donne l'impression d'être en maitrise du monde, de n'être dupe de personne, de passer tout au filtre de la raison.Et il faut bien reconnaitre qu'il est précieux face aux avalanches de publicité et de promesses que l'on nous assène à longueur de journées.


Oui, pendant des années j'ai pratiqué avec ardeur le "je doute donc je suis", mettant en doute aussi bien ce que je pensais que ce que l'on me disait, ce que j'allais décider ou ce que je voyais. Douter était une seconde nature, et il ne me venait pas à l'esprit de "douter du doute".
J'ai changé.
Ou plutôt mon regard sur le doute a changé.

Parce que je fais beaucoup de choses, que je dois répondre au quotidien à beaucoup de monde, depuis mon fils à mes salariés en passant par mon banquier ou mes parents, j'ai besoin d'avoir des réponses, de l'énergie, de la décision. Il m'a fallu arriver au bord de l'épuisement pour me rendre compte à quel point le doute était mon ennemi et me prenait de l'énergie... Au lieu de m'aider, le doute me détruisait doucement.
Le doute a pour principe de projeter le pire sur tout ce qu'il touche.
Il met la zizanie dans le couple, la suspicion dans l'amitié, la crainte permanente dans la vie, la peur dans le professionnel. Il se nourrit de tout et projette la peur sans distinction, il sabote les efforts de construction en fragilisant les bases.
En résumé, le doute en fait empêche d'avancer car il mobilise toute l'énergie sur le négatif.
Je croyais être forte en doutant - ne pas me laisser manipuler, avoir, emporter -.
Je m'affaiblissais en fait en laissant mon énergie se consumer inutilement dans ces doutes permanents.
Alors, j'ai décidé de changer.
Et de commencer à mettre toute mon énergie pour que ça réussisse , plutot que de la mettre à  imaginer tout ce qui peut rater...
Mon doute, comme pour chacun d'entre nous, partait de peurs profondes : la peur de l'échec et du rejet. Mais il est temps d'admettre que l'échec et le rejet sont inévitables, à un moment ou à un autre. Pour nous tous...
Nous ne pouvons pas réussir tout le temps, nous ne pouvons pas plaire à tout le monde.
Et on en meurt si rarement !
Lorsque l'on demande à Warren Buffet, énorme fortune, ce qui fait la différence entre ceux qui réussissent et ceux qui ratent leur vie professionnelle, il répond simplement que ceux qui ont réussi ont recommencé après leurs inévitables échecs.
Oui, échec et rejets sont des risques à courir, et surtout ne sont pas systématiques. Alors que le doute lui l'est...
Ai je arrêté de douter ? Non, il me serait difficile d'arrêter du jour au lendemain une machine si bien rodée. Le doute est toujours là ... mais je ne lui accorde plus l'attention que je lui accordais avant. Je ne suis plus dupe de de ses ritournelles catastrophistes, de son immobilisme.
"Dans le doute abstiens toi"... terrible condamnation à l'indecision ou l'inaction.
Il est difficile de changer de comportement, et je bute encore.
Mais une fois le doute démasqué, il ne peut plus avancer maquillé en raison.... et il devient plus facile de remettre son énergie à avancer une fois que l'on a compris son jeu.
A chaque attaque de doute, je réponds aujourd'hui par une image positive... je doute du succès de telle entreprise ? je projette l'image positive de ce succès arrivé. Je doute de moi dans telle situation ? je projette l'image de cette situation gérée au mieux. et j'avance... Le pire n'est jamais sûr !!
Alors, vous êtes du genre à douter, de vos proches, de vos projets, et de vous même tant qu'a faire ?
Interrogez bien en face ce doute : vous aide t il , ou vous paralyse t il ? est il votre ami, ou votre ennemi ?
Et quand vous aurez trouvé dans quel camp se trouve le doute, avancez zen.
Le doute est inutile dans nos vies déjà bien remplies ...