samedi 29 août 2009

Réussir et... réussir...


Ca y est, pour pratiquement tout le monde , le moment est arrivé : c'est la rentrée.
Rentrée au boulot pour les grands,
rentrée à l'école des petits,
rentrée un peu plus tardive à l'université des moyens,
nous allons tous retrouver le chemin de notre routine, et nos enjeux quotidiens. Souriez, vous êtes rentrés !
Inévitablement, après ces quelques semaines au rythme différent, ce soleil qui a marqué vos levers guillerets et ces diners tardifs, il va falloir replonger dans "la réalité" et reprendre le collier. Et que ce soit pour vous, directement, ou pour vos enfants, va se poser la question de "réussir cette année".
Réussir, chez nos braves petits CP affrontant l'école des grands, c'est arriver à lire et à compter...
chez nos encore plus courageux lycéens, entre deux réformes, c'est avoir le sacro saint bac en juin prochain...
et pour vous ? réussir, cette année , ce sera  quoi ? obtenir votre promotion, faire enfin ce lifting fantasmé, perdre moins de temps, gagner plus d'argent, voir grandir vos enfants ?
je pose la question, en toute naîveté, car je suis assez perplexe sur ce que les médias et notre culture ambiante font passer comme message sur la "réussite".
Réussir, dans notre société, c'est avant tout obtenir la reconnaissance sociale symbolisée principalement par l'argent, et plus récemment, par la célébrité - ce "vu à la télé" qui ne s'accompagne même pas forcément d'un pactole, mais donne, semble t il , une impression quasi magique d'existence au regard des autres-.
A donc réussi celui qui a la grosse voiture, la grosse maison, la carte de crédit de la bonne couleur (j'en étais resté, prolétaire financière que je suis , à la carte gold, mais j'ai récemement appris qu'il existait pour les VVVIP, les very very very important pipeule, la carte noire. Le ciel me préserve de me balader un jour avec une carte en deuil en pensant que cela m'élève au dessus de la masse).
Ou encore celui qui a obtenu le passage inoubliable à l'émission de télé réalité du coin, avec buzz internet associé, images volées et autres une de magazines idiots  - ensemble qui permet de penser que quelques centaines de milliers de regards se sont vaguement apesantis sur votre petite personne.
Puis-je , du haut de mes 45 années de profonde sagesse, donner un conseil avisé aux jeunes générations perplexes : réussir sa vie, c'est quand même bien autre chose que ça...
Réussir sa vie, cela se mesure sans doute à cet instant ultime du dernier souffle où, les mains vides (rarement vu un fantôme emporter sa carte de crédit, même noire) et le regard des autres inutile (puisque l'on passe seul la porte entrouverte), on fait le bilan de ce que sa vie a apporté : à soi, à ses proches, et à la communauté. dans l'ordre...
Donc que vous apporte votre vie à ce jour ? grandissez vous ? apprenez vous ? devenez vous meilleur? meilleur ami, meilleur père, meilleure collègue ? pouvez vous distinctement vous dire que votre petit passage sur cette terre vous aura permis de devenir un vous même plus harmonieux, plus conscient , plus positif ?
et au delà de vous, qu'avez vous apporté à votre entourage, votre famille, votre village, votre entreprise ?
et plus loin encore , quel rôle et quel apport aurez vous eu pour ceux que vous ne connaissez pas mais qui vivent proches de vous, ou simplement partagent cette petite planète ?
certains de nos symboles de réussite, comme le regretté Michael Jackson , la terrifiante Amy Winehouse, ou la pathétique Britney Spears, sont tellement effrayants si l'on les regarde sous ces angles. Faisant abstraction de l 'argent du kitsch, de la célébrité, que reste-t-il de ces existences en progrès personnel, en évolution de soi vers un meilleur être humain ? en apport à la gent humaine, avec les moyens extraordinaires qui sont les leurs ?
Ca fait grenouille de bénitier coassant avec ses copines au salon de thé, mais sincèrement ; où est le modèle de réussite chez ces gens, généreusement gratifiés par la nature d'un talent rare, et l'utilisant pour se gâcher consciencieusement, s'autoriser toutes les folies de l'égo et oublier totalement les cercles concentriques autour d'eux : leur proches, leurs communauté...
La réussite est bien plus invisible , bien plus impalpable que ce que nous fait croire notre société. c'est une affaire autrement plus sérieuse et personnelle, au dela de la voiture , de la baraque, de la couverture de gala-closer-voici.
Vous avez tous le droit de réussir : réussir une vie conforme à vos valeurs, réussir un être humain digne et ouvert aux autres, réussir une vie qui donne de la place pour soi, de l'attention pour son entourage, et du bien pour la communauté qui, mine de rien, vous supporte.
Alors, réussissez votre rentrée !
ne soyez ni riche, ni célèbre,  ni beau ...
Mais simplement souriant, ouvert, lumineux, honnête...
Vous changerez le monde bien plus surement que les pipeules que l'on fait jouer devant vous.
Et en plus, il y a de la place pour tout le monde, inutile de "lutter", "passer devant", "casser du concurrent". Il y a assez peu de compétition pour la vertu, il faut le bien le dire. et c'est surtout une affaire strictement personnelle...
A vous d'inventer votre vraie réussite. Construire ses enfants pour qu'ils s'élancent vers l'avenir, ne pas casser le boulot du collègue qui traverse une passe difficile, se résoudre à oublier son 4x4 pour le bien de pays lointains menacés par le réchauffement climatique...
Et, encore plus simplement,  sourire en tenant la porte du métro à son voisin, rire quand la petite débutante devant rate son créneau et aboutit dans votre pare choc neuf, comprendre quand votre fils vous annonce qu'il sera plutôt producteur de rap que contrôleur des impôts...
Bref, sortez des images hypnotiques que l'on vous tend, et revenez à l'essentiel : réussir votre propre être, et tenter de rendre cette planète un peu plus drôle, et un peu plus pacifique.
D'accord, vous n'aurez pas de plaque de bronze sur votre immeuble, pas de concert hystérique à votre disparition, pas de fans éplorées à l'autre bout du monde.
Mais vous aurez donné sens à votre vie sur une perspective bien plus large, bien plus longue, bien plus vraie.
Il parait que ça soigne beaucoup mieux les dépressions que l'argent, la gloire et la beauté...
Alors, réussissez comme vous voulez, et rentrez zen !

jeudi 20 août 2009

Une Plume dans le vent...


Elle s'appelait Plume. Je l'avais croisée il y a près de 14 ans, alors qu'elle sortait d'un squat de Belleville dans les bras d'un pompier. Elle pesait alors quelques kilos de terreur et de malheur, brûlée à la cigarette et dénutrie à ne pas survivre. un bébé chien terrorisé, acheté le 22 décembre, selon son tatouage, offerte sans doute le 24, jetée quelques jours plus tard.
Les 14 années depuis ont été pleines et vives, elle a accompagné ma vie, mes voyages, la naissance de Noé. Jusqu'à ce qu'elle devienne un vieille chienne perclue de douleurs, atteinte d'une insuffisance cardiaque grave, cherchant son souffle sans arrêt.
Plume s'est envolée ce matin, dans mes bras, avec l'aide d'une vétérinaire douce et respectueuse qui a su protéger ce moment fragile. J'imagine qu'elle doit être libérée maintenant, parcourant les plaines dorées des animaux envolés, avec mes autres compagnons de vie déjà partis, chiens, chats, chevaux...
Envie de dire juste
  • n'offrez pas de chien à Noël
  • n'achetez pas d'animaux en animalerie
  • accompagnez votre animal jusqu'à ces derniers instants, avant ces portes que nous ne pouvons passer.
  • et allez à la SPA.  Maintenant. Ils ont des chiens et des chats à ne savoir qu'en faire, victimes de la crise, de l'été, de la mode... des compagnons avec qui vivre des années merveilleuses comme celles que m'a données mon petit Plumeau.
Surprenez-vous. Adoptez zen... 


mardi 18 août 2009

I am an immaterial girl ...


Oui les refrains changent. Pour les moins de 40 ans incultes en Madonniaiseries,"I am a material girl" fut un immense tube des années 80 (je parle d'un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connnaitre...).
Aujourd'hui , quelques décennies plus tard, me voici résolument passée de l'autre côté et devenue totalement immatérielle, ou presque : je viens de passer trois jours à charger tous mes vieux CD sur itunes, question de pouvoir écouter tout ce petit monde sur mon Iphone en goguette (vous ai je déjà dit que je suis gaga de mon iphone au point d'envisager la greffe ?cela dit cet article n'est pas, je le jure, sponsorisé par Apple).
et demain matin, je vais aller déposer un carton plein de cd au pied d'un réverbère (pas beaucoup de sapins de Noel au mois d'août, donc on fait avec ce qu'on a) pour que les passants, ahuris mais néanmoins mélomanes, se servent.
et je regarde avec une immense satisfaction mon salon tout grand, tout zen, maintenant que je me suis débarrassée de ces kilos de plastique multicolores.
"Mais t'es folle", m'a dit un bon copain. "tous ces sous que tu perds"
"je ne perds rien" ai je répondu avec mon légendaire sens de la répartie " j'ai toute la musique ici, sur mon portable et mon Iphone. Rien de perdu, au contraire. maintenant je balade avec moi partout mes morceaux favoris, et s'il me prend un besoin de méditation bouddiste, une folle envie de rock ou une sage minute baroque, j'ai tout dans la poche"
"quand même" me rétorqua mon copain décidément choqué "moi j'ai bien avoir l'objet quand j'ai la musique"
Ayant laissé mon copain à ses urgentes occupations, je remontais (et à Sèvres, remonter n'est pas qu'une expression imagée) chez moi. Drôle d'évolution , me disais je par devers moi (oui, c'est ma minute de culture médiévale, je reviens tout de suite). Oui drôle d'évolution,quand on y pense,  pour la musique. Pendant des siècles la musique a été par définition évanéscente, évanouie aussitot qu'entendue, insaisissable.
et puis par le miracle de l'enregistrement, on en a fait quelque chose de répétable, de réécoutable, luxe incroyable pour les nantis que nous sommes.
et certains ont tenus jusqu'à en faire un objet. une galette, noire ou argentée, une boite, un livret...
mais c'est si peu utile, si superflu.
l'essentiel est là, autour de moi pendant que je vous écris.
les notes, les voix, les émotions.
Mon petit Iphone, posé sur un dock spécialement conçu à haut parleurs supra efficaces, joue à la grenouille qui se prend pour un boeuf et me donne un rendu musical incroyable. ma chaine est en carton, dans le garage, attendant qu'un copain vienne la prendre. mon salon est immense, zen, calme. j'ai gagné un bon mètre carré. plein de lumière, d'espace. et pas perdu une note.
la musique n'est pas un objet
et ce soir je suis vraiment une immatérial girl...
alors écoutez zen !

dimanche 9 août 2009

Combien de morts dans votre été ?


Drôle de titre, je suppose. ..
Ah, nous allons parler des accidents de la route, pariez-vous ?
Perdu.
De la grippe porcine alors ?
Même pas, je me réserve ce sujet particulièrement sympathique pour la rentrée, car à mon avis elle va être furieusement d'actualité à ce moment là.
Non, non, je parle de ... la télévision. Oui, tout bêtement, notre brave télévision posée dans notre salon : Combien de morts à la télévision pendant ce tranquille été ? D'enquêtes en analyse, de médecins légistes en commissaires bourrus, combien de morts par jour sur le petit écran ?
Il se trouve que je passe de longues heures chez moi à écrire un nouvel ouvrage, après mon Livre du Home Staging (qui se vend très correctement, merci d'avoir demandé !).
Et j'ai cette habitude idiote de mettre en toile de fond soit de la musique, soit... la télévision.
En ce cas, je cherche un programme juste assez intéressant pour que je puisse lever le nez de temps en temps, et suffisamment prévisible pour que cela ne me déconcentre pas. Je suis donc particulièrement au fait des programmes de notre chère télévision, bénéficiant du choix offert par la TNT et de longues heures de disponibilité.
Et je suis effarée.
Alors que notre société a totalement escamoté la mort dans la vie quotidienne, laissant honteusement nos anciens mourir dans des chambres d'hopital discrètes, oubliant le deuil et les rites, voila que la mort fait un retour permanent, agressif, universel à la télévision.
Ne vous y trompez pas, j'adore les énigmes policières (ai je déjà signalé que j'ai même écrit un roman policier , à mes heures ?) : je me fais un plaisir de me faire un petit Hercule Poirot à l'occasion, et j'adore les Petits Crimes entre Amis, judicieusement rediffusé par France 2.
Mais point trop n'en faut. Et il y a vraiment de la mort racoleuse, du voyeurisme de bas étage , du gros plan bien sordide qui se répètent de soirées en soirées, d'autopsie en
Souvenez vous simplement, avant de choisir un programme, que les émotions et les messages que ce programme instille resteront avec vous pendant de longues heures ensuite. La tristesse déprime (au point que l'on a pu médicalement constater une baisse des défenses immunitaires des spectateurs d'un grand mélodrame dans les 24 heures suivant la séance ), la colère déforme, la méfiance isole.
Jouer avec l'idée de la mort dans de la fiction n'est pas condamnable en soi. Ce qui est important c'est pourquoi, pour faire naitre quelle émotion.  La mort dans Gran Torino, c'est une leçon de courage et d'espoir (quel beau film ! courez le louer !).  Alors que la mort dans les Experts, ou dans Preuves à l'Appui, c'est une plongée dans la complaisance et les appels à la vengeance.
Faites votre choix, mais ne perdez pas votre temps, et n'abimez pas votre énergie avec n'importe quoi. Il est des spectacles dont on ne sort pas grandi. Il y a même des spectacles qui abiment...
Alors, suivez mon conseil éclairé pour cet été :
Optez pour les documentaires qui apprennent.
Les films qui font sourire
Ceux qui font grandir.
Et interrogez vous toujours sur les émotions que l'on fait naitre en vous à travers le spectacle que l'on vous offre. Ce n'est pas anodin. La colère, la vengeance, le ressentiment, le jugement ne font pas grandir le monde... Ils provoquent du désordre intérieur inutile. Ils gâchent de l'énergie. Vous avez mieux à vivre !
Visionnez zen !