mardi 13 octobre 2009

"les grosses n'ont pas leur place dans la mode"


Cette profonde pensée est signée Karl Lagerfeld, qui, je vais l'avouer tout de suite, me tape passablement sur le système,  malgré le consensus "génial créateur" qui semble l'entourer.
Les grosses n'ont pas leur place dans la mode ... je fume encore de rage devant le mépris vertigineux de ce "créateur" pour les femmes qu'il est sensé embellir et rendre lumineuses pour le reste du monde.
La mode - et à plus forte raison la haute couture - se plaint à corps (décharnés) et à cris (pailletés) de la perte de leur marché, de la baisse de leur vente, de la diminution du bon gout chez les femmes qui ne savent plus s'offrir un beau tailleur. Vous avez raison, Messieurs.  Je ne me retrouve pas dans cette mode tantôt fantomatique, tantot guerrière, toujours tirée par les cheveux, qui fait de la femme un porte manteau en os véritable - dont le commerce devrait être interdit par des traités internationaux au titre de la faune en danger -
Voici une photo tirée au pif de google
- un défilé Lanvin je crois-. Un grand moment de glorification de la femme, de sa féminité, de ses courbes évoquant la vie et la sensualité... C'est du Lanvin, mais ça aurait pu être du Galliano, du Chanel, du "von tropisfchen and knut"  dernière découverte du monde de la branchitude... Elles sont toutes les mêmes, dans ces défilés à Happy Few qu'on donne en pature à la plèbe par photos interposées :






Regardez la douce harmonie de ces rotules apparentes, ce galbe discret de la cuisse qui signale une absence absolue de cellulite, mais aussi de muscle, voir même de chair, et permet de dessiner si parfaitement l'arrondi de l'os à fleur de peau. Regardez ces joues creuses comme une bonne sortie d'hôpital après un très long séjour et une douloureuse maladie. Que de bonheur, de  plénitude et de féminité dans cette approche radieuse.
En voyant la fin d'un bref reportage sur les collections hiver (ou printemps, ou suaires, comme vous voulez, j'avoue ne pas avoir suivi de près) à la télévision hier , mon fils de 7 ans -arrivé en cours de route et n'ayant pas la moindre idée de ce qu'il voyait - a eu cette remarque géniale :"Oh regarde maman, comme la pauvre dame à la télé est maigre. Je ne sais pas quel pays c'est , peut être en Afrique, mais en tout cas on voit que là-bas ils ont faim les pauvres".
Sic (enfin, pour faire un fin jeu de mot international, sick !)

Et voici maintenant une photo qui vient de faire un mini scandale. Accrochez vous, soyez courageux, vous allez affronter cette chose terrible, qui doit donner des cauchemars à mon ami Karl : une femme. Une vraie. Avec des formes, un immense sourire, une lumière magnifique dans le regard et ... suprême provoc... (attention les yeux)... du ventre. Si si , comme vous et moi, du ventre qui fait un brave pli tout bête quand elle s'assoit, qui signe sans doute la venue au monde récente d'un enfant, du ventre normal, du bedon vivant.


Scandale et catastrophe au carré du Louvre. Faudrait il un jour que la mode pense à habiller des vraies femmes ?et faudrait il  en plus que ceux qui les habille les aime ? pour ce qu'elles sont ?

Karl rempile pour un tranxen, et le tout Paris de la mode se gausse... tout seul. Dans les ruines de ses maisons de couture désertées. Dans le bla bla hystérique des chroniqueuses de mode anorexiques.

Eh bien, moi, je jure de m'habiller chez le premier créateur de mode qui assumera des mannequins comme cette fille, et fera de nous toutes, les grosse, les grandes, les bêtes, les drôles, des femmes ... femmes. Des femmes dans leur propre harmonie , pleines de formes, pleines de vie, pleines de défauts irrésistibles.

Maintenant, déchirez votre Elle, mettez votre tenue favorite, et vivez zen...
Non , le porte manteau en os ne passera pas par vous !


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire