vendredi 9 octobre 2009

Peur, moi, jamais (Ah Ah Ah !) !


Je viens de passer quelques jours dans un salon professionnel réservé aux micro entreprises, ce qui m'a donné l'occasion inattendue de retomber sur des connaissances et ex collègues perdus de vue depuis quelques années, et avec qui j'ai eu l'occasion de discuter un peu.
L'une de ces connaissances, croisée au cours de ma précédente carrière de salariée dans une association 1901 plutôt pépère (le CIDJ pour ne pas le nommer), a eu cette exclamation alors que je racontais un peu mon parcours (agité étant un mot faible) au cours des 4 dernières années :

"Ah, c'est génial ce qui t'arrive. Moi je crois que je n'y arriverais jamais. Enfin il faut dire que pour toi, c'est quand même facile, tu n'as jamais peur".

J'en suis restée sans voix.
Jamais peur, moi ?
Franchement, arriver à 45 ans et ne pas avoir peur me paraitrait un signe plutot inquiétant d'immaturité. Nous sommes loin de l'inconscience bravache des adolescents qui se sentent invulnérables, ne voient dans l'avenir que des promesses et se font peur exprès à coup de ski extrême ou de beuveries idiotes. Nous savons tous que la vie est une bestiole imprévisible, pas toujours sympa, parfois même particulièrement dure.
La vérité, c'est que j'ai peur. Tout le temps. comme tout le monde. Que le chiffre d'affaire ne suffise pas à payer mon salaire. Que le client ombrageux démarché il y a quelques jours accepte mon offre, mais se révèle ingérable. Que mon voisin au regard parfois étrange se révèle un jour vraiment un tueur en série méconnu. Que mon fils à force d'explorer les contraintes de la pesanteur à vélo ne finisse par se fracasser sur le goudron de notre petite impasse. Qu'une maladie quelconque m'interdise brutalement de le voir grandir...
Oui, je peux le dire ouvertement, ma vie est traversée en permanence de grandes peurs.
Mais...
Mais j'ai décidé que la peur, toute compagne qu'elle soit de mon existence, n'en serait pas la décisionnaire. J'ai appris à vivre avec elle, à en utiliser ses bons côtés, et à la laisser filer, autant que possible, quand elle joue aux extrêmes...
La peur est utile, comme je le disais plus haut en parlant de maturité :  elle nous permet de décoder des signes de danger, d'anticiper des actes dangereux, de prévoir parfois des mauvais coups de la vie. Et Dieu sait que la vie sait nous en réserver des inattendus, des violents, des surprenants.
Mais elle ne peut pas être la maitresse de la vie de chacun : elle est mauvaise conseillère, car elle sépare des autres (doute, méfiance) elle fatigue les proches (la mère poule est un vrai poids pour les enfants, les enseignants, les maris, et... elle même) elle mine professionnellement (combien vivent une vie professionnelle déprimante par simple peur d'affronter le changement) , et enfin elle empêche de profiter de la vie et de ses surprises en exigeant de se tenir au connu, au maitrisé.
Il faut donc apprendre (les lecteurs de science fiction, et plus particulièrement de Dune, reconnaitront l'influence notable de la philosophie Bene Gesserit) à laisser la peur "passer à travers soi". Ne pas la retenir, ne pas la nourrir, vérifier s'il y a une action concrète à prendre pour la calmer (elle est alors utile) puis la laisser filer.
C'est parfois plus difficile à faire qu'à dire.
Et que ceux qui n'ont jamais passé une nuit entière, au plus noir des 2 - 3 heures du matin, à remacher une angoisse de plus en plus monstrueuse, me jette le premier Tranxen...
Mais maitriser sa peur, la laisser passer sans se laisser envahir, cela s'apprend. cela se cultive..
Pour ma part, j'ai deux trucs efficaces quand je sens monter mon angoisse.
La première est la méditation (ah, faire le silence intérieure et sentir les émotions inutiles s'apaiser petit à petit en vagues, pas toujours évident, mais super utile au quotidien).
La seconde est un petit flacon de Fleur de Bach (dans mon cas, de marque DR Theiss, bio et bien commode à balader, dans sa version n°4 Peur - Angoisse - Anxiété) que je peux me pschitter dans la bouche lorsque la peur se fait envahissante. La décoction de fleur a le bon gout d'être conservée dans du cognac, ce qui donne à mon pschitt un côté "petit verre de ratafia pirate" plutot bienvenu (mais soyons clair ça ne soule pas non plus ! je ne suis pas franchement une adepte du petit verre qui détend !). Et , par un miracle que les adeptes des fleurs médicinales ne trouveront pas si surprenant, cela me permet en général de retrouver mes esprits et de calmer ma peur pour retrouver mon bon sens en quelques minutes.
A vous de trouver vos trucs. La peur existe surement chez vous aussi, que ce soit dans un ascenseur en panne, avant une entrevue désagréable, en attendant un diagnostic médical... les occasions ne nous manquent pas, à tous.
Alors respirez, riez, partagez. Apprenez , non pas à ne pas avoir peur, mais à ne pas être sa victime aveuglée...
et soyez zen !




Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire