lundi 14 février 2011

Faites des plans, ca amusera beaucoup la vie de les bousculer ...


Nous faisons tous cela, surtout dans notre monde occidental qui aime à planifier, maitriser etc... Vous souvenez-vous qu'il y a encore quelques années les recruteurs osaient demander à leurs candidats, en entretien d'embauche, où et comment ils se verraient 20 ans plus tard ! Bon, aujourd'hui le recruteur se tasse un peu sur le sujet car l'entreprise est la première à ne pas savoir où elle va être en 2031. Mais l'idée de fond est là : nous devrions tous tracer notre chemin par volonté, maitriser nos pas, planifier intelligemment nos mouvements.
Or la réalité, dure et contondante, c'est que la vie, elle  fait comme elle veut, et que toute planification aussi intelligente qu'elle soit peut être remise en cause par les événements, la santé, la politique, la neige... la liste des surprises de la vie est infinie et chacun de nous a déjà été rattrapé.
Alors, lorsque la vie vous joue un de ses tours dont elle a le secret, vous avez deux possibilités.
  • vous assoir et pleurer sur votre triste sort, maudire la vie qui ne se plie pas à vos principes avec suffisamment de souplesse (peu de chance qu'elle apprenne)
  • vous assoir et pleurer sur votre triste sort, et puis commencer à réfléchir sur les aspects positifs, ou en tout cas utilisables de la situation , et accepter de  suivre le courant
C'est plus facile à dire qu'à faire, et dans certains cas c'est impossible (je pense à un deuil subit par exemple). Mais le plus souvent c'est possible, parce que nous crispons et râlons sur des choses qui ne sont pas si graves finalement, et qu'un peu de souplesse et d'optimisme de notre part nous permettraient de mieux vivre la situation.
Cela me fait penser à un conte chinois, lu je ne sais plus où, mais qui m'avait fait réfléchir à l'époque. Je l'écris comme je m'en souviens , c'est à dire surement déformé, éventuellement tronqué, mais voila en bref l'idée...
Un vieil homme , chef de famille dans une région reculée de la Chine, a la réputation d'être un sage. Un matin, au réveil, toute la maisonnée, ses femmes, ses enfants, découvrent que le potager a été entièrement ravagé par des chevaux sauvages pendant la nuit. Et toute la famille pleure, et maudit les chevaux, et dit que la vie est mal faite. Mais le vieil homme se tait.
Quelques heures plus tard un des serviteurs arrive en courant, et annonce qu'ils vient de trouver un des chevaux sauvages, un magnifique étalon blanc, dans le pré avec les vieilles juments de la famille. Visiblement il a décidé de rester avec elles, et il se laisse même mettre un licol.
Et toute la famille rit, et se félicite d'avoir des chevaux sauvages dans la région car cela leur a permis de trouver cet étalon qui vaut surement une fortune tant il est beau. Et le vieil homme se tait.
Le lendemain, hurlements dans l'écurie. L'étalon vient de se cabrer violemment et en retombant il a brisé la jambe du fils ainé qui voulait l'approcher. Toute la maisonnée se met à se lamenter : quelle malédiction que ce cheval, quel malheur. Et le cheval est libéré et remis dans la nature parce que trop dangereux. Et le vieil homme se tait toujours.
Quelques semaines plus tard, alors que le fils ainé marche en boitant bas, car il est resté infirme de l'accident,  les femmes le regardent passer en chuchotant : "quel malheur, il est désormais très difficile à marier. Quelle jeune fille voudra l'épouser, avec cette jambe folle. Ah le cheval blanc, quel malheur tombé sur notre maison..."
A cet instant, des hennissements aigus font taire les femmes. Le fils se précipite en boitant vers le pré des juments. Et là il voit l'étalon blanc, revenu au milieu les vieilles juments de la famille. Mais il a ramené avec lui tout son troupeau, des juments magnifiques, des poulains prometteurs, et le fils ainé tombe à genoux devant la splendeur du troupeau qui pait tranquillement dans son pré. Sa famille est si riche désormais, grâce à ces magnifiques chevaux, qu'il pourra s'offrir comme fiancée la plus jolie fille du canton.
et là, le vieil homme parle :
"Tu me demandais, fils, si ce cheval blanc entré dans notre vie était un malheur ou une chance. Et bien tu as vu, il est comme tous les événements de la vie. Il est neutre. et surtout il entraine des conséquences imprévisibles. Alors il nous faut simplement accepter ce qui arrive et en tirer, quand on peut, le meilleur parti, sans hurler, sans maudire, et sans juger. Parce que c'est de l'énergie, de la colère perdue pour rien. Nous ne pouvons que laisser entrer les étalons blancs dans nos vie"
Nous avons tous des chevaux blancs qui entrent dans nos vies sans crier gare. Je compte les miens depuis 6 mois, et je sais que ma vie va changer encore en cette année 2011 (euh, oui, j'ai un vrai troupeau d'étalons blancs à apprivoiser, imaginez vous !)
Alors quand vous croisez des étalons blancs, restez calmes,
A vous de savoir les prendre avec calme,
A vous de savoir les chevaucher ...
et dans les inévitables moments difficiles,  souvenez vous du vieux sage....zen.

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