mardi 27 novembre 2007

j'étais une très bonne mère... avant d'avoir des enfants !


Allez j'avoue tout, cet excellent titre a été piqué à un best seller américain... mais il résume furieusement bien cette terrible situation, universelle : on sait très bien élever les enfants des autres, jusqu'à ce qu'on soit confronté aux siens.
Tout à l'heure, alors que je faisais une course rapide au Shopi du coin, j'ai observé pendant 10 minutes avec effarement une maman accompagné d'un insupportable petit bonhomme de deux-trois ans qui a commencé par percer les tympans de tout le monde en hurlant dans sa poussette, puis, une fois libéré, a touché tout ce qu'il pouvait toucher, agrippé tout ce qu'il pouvait agripper, pour finir vautré sur la carrelage, accroché à une improbable boite de conserve qu'il ne voulait plus lâcher.
Et en le regardant mener méthodiqumenet sa maman au bord de la dépression, voire même au suicide en public avec autocritique détaillée, j'ai senti se remettre en route en moi la familière petite musique ... "elle ne devrait pas faire ça" " moi là, j'aurais fait ceci" " mais elle ne comprend pas qu'il faut agir comme cela"...
Et puis j'ai eu un flash. Un souvenir pas si lointain d'un soir , il y a 3 ou 4 ans, seule avec mon fils de cet âge dans un Franprix, un soir pluvieux où je l'avais récupéré en retard à la crèche pour cause de problème de transport. J'étais épuisée, stressée, et il m'avait fait le même cirque, pour finir sur le sol du magasin dans une colère noire comme je ne lui en avais jamais vue.
Et alors qu'il s'égosillait, en se roulant dans son petit anorak rouge au pied des oranges, une petite vieille dame était passé à côté de lui et nous avait lancé " eh be, t'es pas beau comme ça. et ta maman si elle te laisse faire ce genre de choses, elle n'a pas fini". Et, cerise sur le gâteau, elle lui a donné un petit coup de pied au passage pour le pousser sur le côté, en passant avec son caddie sûr de son bon droit.
Cette vieille dame ne l'a sans doute pas réalisé ce soir là, mais pendant quelques secondes, elle est passée pas loin d'une mort terrible et douloureuse . Je crois que j'ai rarement vécu un tel tourbillon d'émotion, entre la honte, la rage, la défense viscérale de mon fils, et finalement l'impuissance complète.
Alors , que vous ayez des enfants devenus un peu grands, ou que vous n'en ayez pas, souvenez vous avant de juger les mamans voisines :
  • les bébés de moins de 2 ans hurlent pour eux, et non contre les autres. Et ils sont totalement impossibles à raisonner ! Les mamans sont en général épuisées, car elles y ont droit jour et nuit, et pas seulement pendant les 2 heures de train comme vous. Alors souriez !
  • les enfants de 2 à 4 ans hurlent contre leurs parents, contre leurs impuissance à maitriser le monde, contre leurs contradictions à vouloir aller seul et à avoir peur en même temps. Fondamentalement, un enfant de 3 ans est une grenade dégoupillée à l'explosion imprévisible, même pour les artificiers courageux que sont ses parents. Eux gèrent la menace tout le temps, pas de chance vous êtes là pou r une explosion. Alors souriez !
  • les enfants de 4 à 6 ans sont des moulins à questions et à contradiction, des testeurs de nerfs infatigables, des guetteurs de faille impitoyables, qui amènent immanquablement les parents à se remettre en cause, se regarder en face (pourquoi tu dis des gros mots ? pourquoi t'as menti pour ne pas aller diner chez mamie ? pourquoi la dame devant elle est grosse ?). Et les parents en question ont déjà traversé les étapes précédentes avec la fatigue nerveuse associée. Alors souriez !
Bref, en résumé (je m'arrête à 6 ans parce qu'après je ne parlerais plus d'epxérience) les enfants sont la chose la plus ingérable , la plus imprévisible, la plus passionnante qui puisse croiser votre chemin ...
donc pitié ... non , mieux...
ADMIRATION pour les parents ! surtout quand l'enfant éructe, rale, crie... bref se rend insupportable.
LES PARENTS SONT DES HEROS !
Parfois fatigués, parfois même dépassés... mais au moins ils essaient. Alors soyez solidaires, soyez zen pour eux, souriez !
Et souvenez vous que même avec la meilleure volonté du monde, votre enfant saura toujours trouver la faille chez vous pour vous mettre en difficulté, un jour.
Je crois bien qu'en usine, ils sont programmés pour !!

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