jeudi 9 août 2007

vous avez tendance à vous plaindre tout le temps. moi aussi... et pourtant !


Quel temps , vous avez vu ça ?
Vous avez vu les gens, plus aucune éducation...
Tu le crois ce qui m'est arrivé hier, en réunion, ? tu vas rire, machin a encore...
Allez, soyons honnete, ces phrases vous les connaissez pour les entendre - et les dire-10 fois par jour. Nous passons notre temps à nous plaindre ! Je ne peux que me jeter la première pierre, d'ailleurs, à ce sujet : j'ai pu passer de longues heures avec des collègues à refaire le monde de tout ce qui n'allait pas dans ma boite, le caractère des autres, les insuffisances des boss etc... et il m'est arrivé aussi, je l'avoue, de passer quelques bonnes heures a parler de mes difficultés avec The Homme avec des oreilles compatissantes.
Oui, j'ai pratiqué la plainte avec pas mal de persévérance, et je me suis d'ailleurs aperçue, à l'occasion de séjours à l'étranger, que c'était un trait de société très français. En nous plaignant, nous établissons très vite un contact confortable et complice (tenez, pensez à la dernière fois où vous avez fait la queue à la poste,par exemple.... au bout de 10 minutes, vous avez inévitablement partagé votre effondrement moral devant le service public aujourd'hui avec un de vos voisins, non ?)
Je me permets de dire que c'est un tic français au souvenir d'un long séjour en Californie, en université, où avec mes deux copines françaises nous nous étions beaucoup interrogées sur notre difficulté à garder des contacts avec les autres étudiants. On nous parlait, on nous invitait à boire un pot... et puis en général cela s'arrêtait là. Nous avons donc fini par demander à une voisine de dortoir ce qui pouvait bien se passer, et sa réponse nous avait clouées de surprise :
Vous êtes toujours en train de vous plaindre", nous a t elle dit, "Vous trouvez le temps trop chaud, le professeur trop rapide, le campus trop grand. Cela angoisse beaucoup les Californiens, pour qui il faut aller bien, être positif, maîtriser sa vie. C'est pour cela que les autres vous fuient. Ils trouvent que vous avez des attitudes de looser" (suprême injure sous le ciel bleu de Sunshine California en 1987, vous l'imaginez bien).
La suite de l'expérience nous a montré qu'elle avait raison. Du jour où nous avons engagé la conversation sur ce qui allait, ce qui nous plaisait, à quel point la vie sur le campus était fun, la Californie géniale, nous avons intégré un nombre incroyable de groupes et passé un séjour décoiffant (un de mes copines s'est d'ailleurs mariée là bas peu après!)
Les Californiens sont probablement dans l'excès de zèle en fuyant le moindre signe de déprime (bon, c'est de l'ordre du cliché, ça. la réalité est un peu plus nuancée, vous vous en doutez). Et les psys sont sans doute là pour écouter ce qui par ailleurs ne peut être dit socialement...
Mais le fait est que nous avons tendance, culturellement, à communiquer par la plainte. La société française adore ça, fonctionne comme ça en partie. Et nous avons tous tendance à nous laisser aller à nos complaintes et autres litanies pessimistes, personnelles ou générales, puisque nous trouvons toujours un public accueillant.
Pourtant, l'auriez vous cru... ce n'est pas bon pour nous ! pas du tout ! Petite liste des effets secondaires à trop se plaindre :
On finit par voir le monde en noir
Quand vous communiquez à plusieurs sur le mode de la plainte, vous cultivez le pessimisme et la morosité, vous finissez par assombrir le tableau et ne plus voir d'issue. Rien de pire que d'être vaguement sur le point de boire la tasse et de se faire appuyer sur la tête par un interlocuteur qui alimente votre déprime...
Cela devient une habitude
Plus vous vous plaignez, plus cela devient un tic. Au boulot, par exemple, vous finissez par avoir des sujets de plainte sur tout le monde, toutes les situations, tous les services ! Dur de vivre au quotidien ensuite de façon positive son environnement quand on a dit du mal de tout le monde...à tout le monde!
Vous ne voyez que ce qui alimente votre préjugé négatif
Votre tri inconscient des faits et informations va sans arrêt alimenter votre pessimisme , et ignorer ce qui n'y participe pas. C'est un trait de base du caractère humain : nous voyons avant tout ce qui confirme nos croyances. Si vous voyez le monde moche et méchant, vous verrez l'homme qui passe à côté de la vieille dame sans l'aider, pas celui d'après qui lui porte ses sacs.... et le monde devient rapidement insupportable à ce compte là !
Cela finit par installer une spirale négative autour de vous
Dans un groupe, l'interaction sur le mode de la plainte finit en général par une sorte de compétition malsaine sur le plus malheureux, le plus lésé, le plus persécuté. Genre "mon patron hier m'a fait rester au bureau jusqu'à 8 heures - et bien moi j'ai travaillé tout le weeke end - et bien moi il m'a refusé mes vacances " Pas franchement le type de compétition à laquelle on a envie de participer objectivement non ? et encore moins de gagner...
La plainte vous empêche de voir la situation d'un oeil neuf et de chercher des solutions
Se plaindre n'est pas chercher la solution à une situation, mais juste la décrire et la redécrire, avec une forme de complaisance. S'il est important de pouvoir, parfois, "vider son sac", ce ne peut être qu'une étape, pas une fin en soi. D'ailleurs regardez en équipe au bureau : si vous proposez une solution à un vieux problème maintes fois soulevé, c'est généralement celui qui se plaint le plus du problème en question qui va vous expliquer que votre idée n'a aucune chance d'arranger les choses... Le négatif nourrit le négatif.
Cela vous amène à fréquenter des gens qui fonctionnent en schéma négatif
Qui se ressemble s'assemble, vous vous souvenez ? si vous vous plaignez tout le temps, prenez en conscience, et regardez les gens autour de vous. Vous aurez peut être des surprises en regardant leur mode de fonctionnement d'un oeil lucide. Est ce que c'est vraiment ce type d'échange, cette vision du monde ou du boulot que vous voulez cultiver dans votre vie ?
Mais surtout, surtout, gardez en tête que... le pessimisme est mauvais pour votre santé !!
Une étude américaine ( d'un psychologue, Martin Seligman) a prouvé que les gens qui approchent le monde positivement, avec optimisme , et donc sans se plaindre continuellement :
  • vivent plus longtemps
  • sont en meilleure santé
  • ont plus d'amis et une vie sociale plus riche
  • apprécient plus leur vie (CQFD)
  • ont plus de succès au boulot
et ce n'est parce que la vie est plus tendre avec eux (vous en connaissez pour qui la vie est tendre, vous ? la vie est injuste et brutale, soyons clairs, et pour tout le monde), mais parce qu'ils la perçoivent différement.

Donc, prenez une bonne résolution de rentrée : voyez les choses po.si.ti.ve.ment !
ne vous plaignez pas de façon répétée de quelque chose : essayez d'agir si c'est possible, prenez en votre parti si ça ne l'est pas.
  • prenez votre distance avec les pessimistes de fond et les groupes réuni sur une assise négative
  • entrainez vous à être positif. L'optimisme est comme un muscle qui se travaille un peu chaque jour... et il se travaille particulièrement facilement lorsque l'on commence non pas par se plaindre de ce qui ne va pas, mais par lister tout ce qui va !
tenez vous venez de découvrir ce blog tout neuf ...la vie est belle non ???

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